fruits de Rhipsalis baccifera
Les Rhipsalis sont les seules Cactées présentes dans l'Ancien Monde.
Je ne tiens pas compte des espèces de Cactées qui ont été disséminées par l'Homme postérieurement à la découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb et les autres grands navigateurs européens.
Dans ces espèces récemment disséminées, je pense essentiellement à Opuntia ficus-indica (le figuier de Barbarie, utilisé comme haies défensives, pour l'alimentation animale, et pour la consommation de son fruit). Il y a aussi Hylocereus undatus, cultivé pour la production de son fruit (le Fruit du Dragon, ou Pitahaya, ou Pitaya).
Mais il s'agit là d'introductions récentes ; le cas des Rhipsalis est tout autre.
Ce cas des Rhipsalis est abordé de façon uniquement succincte dans les ouvrages en langue française que j'ai lus : on y évoque la dissémination post-colombienne possible par des marins européens qui auraient utilisé les Rhipsalis comme substitut du Gui de Nouvel An. On y parle aussi du possible transfert de graines de Rhipsalis de la plaque continentale Amérique vers la plaque Afrique, dans les déjections d'oiseaux migrateurs, sans aucune argumentation.
J'en étais resté là jusqu'à la lecture, sur le site de référence en langue anglaise : "Rhipsalis.com" (lien en fin de traduction) d'un article passionnant du Docteur Phil Maxwell, article publié pour la première fois dans le "New Zaeland Cactus and Succulent Journal"
"L'Enigme des Rhipsalis : le jour où les Cactus sont descendus des arbres"
J'ai demandé et obtenu très gentiment l'autorisation de traduire et de publier sur mon site la traduction de cet article qui propose une troisième voie !
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Si vous ne voulez pas vous plonger dans la lecture de cet article, dense mais passionnant,
j'en donne ci-dessous un très bref résumé.
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Très bref résumé de l'article :
Dans cet article, l'auteur s'intéresse à l'exception des Rhipsalis, seul genre de cactacées présent, à l'état naturel, hors du continent américain.
Il commence d'abord par évoquer le contexte scientifique de l'époque où le cas des Rhipsalis a commencé à être débattu (20ième siècle) : théorie de l'évolution des espèces de Charles Darwin, théories de la dérive des continents puis de la tectonique des plaques, qui remettaient en cause la géologie stabiliste antérieure.
Il évoque et discute ensuite les différentes hypothèses qui ont été avancées pour expliquer l'exception des Rhipsalis :
1- La dispersion post-colombienne par des Humains.
2- La dispersion par des oiseaux migrateurs ou par des courants océaniques.
3- La vicariance.
Il plaide en faveur de la dernière option : Les Rhipsalis seraient un genre beaucoup plus ancien que ce qu'on ne le croyait, apparu il y a environ 150Ma (millions d'années), au début de l'apparition des plantes à fleurs, sur la partie ouest du Gondwana, partie formée de la juxtaposition de l'Amérique du Sud et de l'Afrique, non encore vraiment séparées. Les Rhipsalis se seraient ensuite répandus sur le Gondwana Ouest, jusqu'à atteindre Madagascar et l'Inde (encore rattachées au Gondwana), il y a environ 130Ma, alors que le Gondwana Est (Australie, Nouvelle-Zélande et Antarctique) s'était déjà éloigné du Gondwana Ouest. Ceci explique les localisations actuelles des Rhipsalis.
Enfin, l'auteur évoque les conséquences de cette option sur l'évolution des Cactacées.
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Note personnelle :
Répartition des continents il y a environ 150 Ma (Millions d'années).
( 1-Madagascar + 2-Inde + 3-Australie + 4-Antarctique) : Gondwana Est
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Pour les lecteurs les plus courageux, voici la traduction quasi-intégrale de l'article, qui constitue un feuilleton scientifique en trois épisodes.
Autres options de lecture :
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